Vessie hyperactive

Le besoin d’uriner se fait sentir lorsque la vessie est pleine. Dans le cas d’une vessie hyperactive, des envies intenses et irrépressibles d’aller aux toilettes apparaissent subitement, alors que la vessie n’est pas complètement remplie. On parle également d’hyperactivité vésicale. Parfois associé à des fuites urinaires, ce trouble du fonctionnement de la vessie ne doit pas être confondu avec l’incontinence. Essayons d’y voir plus clair.

Vessie hyperactive : pourquoi ces envies fréquentes d’uriner ?

 

La vessie peut être considérée comme un réservoir à urines. Elle est capable de se remplir progressivement grâce au relâchement du muscle qui recouvre sa paroi interne, le détrusor. C’est un peu comme un ballon que l’on gonfle et qui est capable de s’étirer. En moyenne chez l’adulte, la vessie a une capacité comprise entre 300 et 500 ml. Lorsque la quantité d’urine est suffisante, l’envie de miction apparaît. Ce seuil est bien sûr variable selon les personnes. On l’estime toutefois à environ 300 ml. Sous le contrôle du système nerveux, le muscle détrusor se contracte. Parallèlement, le sphincter se détend et permet l’expulsion de l’urine via l’urètre.

Dans le cas d’une vessie hyperactive, le muscle détrusor se contracte involontairement alors que le seuil de remplissage n’est pas atteint. Cela provoque des besoins d’uriner très fréquents, soudains et inconfortables. Cette hyperactivité du muscle vésical se produit de jour comme de nuit. Elle peut vite devenir incommodante et porter atteinte à la vie sociale.

Vessie hyperactive : qui est touché par l’hyperactivité vésicale ?

 

Si vous souffrez d’une vessie hyperactive, vous pensez peut-être que vous êtes un cas isolé. Détrompez-vous : 17% des femmes de plus de 18 ans sont concernées, et 30% au-delà de 65 ans1. L’hyperactivité vésicale a donc tendance à augmenter avec l’âge. Pour autant, il ne faut pas la considérer comme un aspect normal du vieillissement.

Peu de personnes parlent de leurs problèmes urinaires. Encore aujourd’hui, c’est un sujet délicat et tabou. De fait, la vessie hyperactive est sous-diagnostiquée. Et quand elle l’est, elle n’est pas assez prise en charge. Selon les mêmes sources1, seulement 60% des femmes atteintes consultent un médecin et à peine 27% des patientes reçoivent un traitement.

Si ces chiffres ne concernent que la population féminine, il convient de préciser que les hommes peuvent également souffrir de vessie hyperactive.

Vessie hyperactive : quels sont les symptômes ?

 

Les symptômes, ou signes cliniques, d’une hyperactivité vésicale peuvent être un vrai frein à une vie sociale normale et épanouie :

  • Des besoins pressants d’uriner
  • Des besoins soudains et imprévisibles de se rendre aux toilettes
  • Des besoins fréquents (plus de 8 fois par jour)
  • Des besoins d’uriner nocturnes (2 fois et plus)
  • L’apparition de fuites urinaires si la personne n’a pas le temps de se rendre aux toilettes

Une vessie hyperactive risque de compliquer la vie professionnelle et relationnelle. Elle peut nuire à la qualité du sommeil et à vos activités. Sans aide, ce trouble peut avoir des conséquences émotionnelles importantes. Si vous êtes concerné(e), confiez-vous à votre médecin traitant. Des traitements et des solutions existent.

Vessie hyperactive : quelles sont les causes ?

Les contractions excessives du muscle vésical responsables de la vessie hyperactive peuvent être dues à différentes pathologies et troubles. Notamment :

  • Le diabète
  • Les calculs rénaux
  • Les infections urinaires
  • Une hypertrophie de la prostate
  • Une infection de la prostate
  • Une lésion ou un polype de vessie
  • La sclérose en plaques
  • La maladie de Parkinson
  • La démence
  • Un accident vasculaire cérébral
  • Un traumatisme touchant la moelle épinière

D’autres facteurs peuvent aussi être à l’origine de ces contractions intempestives du détrusor. Parmi eux, bien sûr, on retrouve la trop grande absorption de liquides et particulièrement de boissons alcoolisées ou contenant de la caféine. La constipation est également un facteur aggravant. Enfin, certains médicaments augmentent le risque de développer une vessie hyperactive. C’est le cas des diurétiques et de certains traitements utilisés pour soigner la dépression.

Il conviendra donc de consulter votre médecin afin de trouver la cause à l’origine d’une vessie hyperactive pour pouvoir la traiter.

Vessie hyperactive : quelles solutions ?

 

Une fois le diagnostic de vessie hyperactive établi par votre médecin, il existe plusieurs solutions pour la soigner. La première peut passer par l’application de certains changements de mode de vie. Avoir une alimentation riche en fibres par exemple, ou encore limiter l’alcool et les boissons à base de caféine. Il ne faut pas réduire la consommation quotidienne d’eau, mais plutôt en boire par petites quantités. Pour limiter le risque de réveils nocturnes, il est également préférable d’éviter d’absorber trop de liquides avant d’aller se coucher. Si vous prenez des diurétiques ou un traitement pour des troubles psychiatriques tels que la dépression, parlez-en à votre médecin. N’arrêtez pas de prendre vos médicaments sans avis médical.

Les traitements non médicamenteux

Plusieurs solutions thérapeutiques sont efficaces pour soulager les symptômes d’une vessie hyperactive, sans avoir recours aux médicaments.

Les exercices de Kegel : ces exercices permettent de renforcer les muscles du plancher pelvien. C’est lui qui soutient tous les organes du petit bassin, dont la vessie. En l’entraînant régulièrement, il deviendra plus solide et l’orifice urinaire se resserrera.

Les exercices de rééducation de la vessie : ces exercices ont pour but de réduire les envies d’uriner. Grâce à la tenue d’un calendrier mictionnel, les passages aux toilettes sont petit à petit espacés. Ce travail doit se faire en accompagnement d’un suivi médical.

Les traitements médicamenteux

Dans certains cas, un médecin peut vous prescrire un traitement. En effet, des médicaments comme les agents antimuscariniques permettent de diminuer notablement les spasmes du muscle détrusor responsables des contractions excessives de la vessie. Grâce à eux, la capacité vésicale augmente, et les fuites urinaires diminuent. Leur rapidité d’action est très variable selon les personnes (quelques jours seulement à plusieurs semaines). Mais il faut noter qu’il existe certains effets secondaires : bouche et yeux secs, augmentation de la pression de l’œil et constipation. Parlez-en toujours à votre médecin et avertissez-le de votre passé médical. Dans certains cas, ces médicaments ne doivent pas être prescrits.

Une injection de toxine botulique dans le muscle vésical peut également être une option à envisager pour calmer les vessies hyperactives.

La chirurgie

En dernier recours, la chirurgie peut être une solution. Elle permet de réduire la stimulation nerveuse, ou encore d’augmenter la taille de la vessie.

Vessie hyperactive et sondage urinaire

 

Si vous souffrez d’une hyperactivité vésicale associée à des mictions involontaires (des fuites urinaires), votre médecin peut être amené à vous proposer l’option de l’auto-sondage. Cette procédure vous permettra de vider votre vessie en introduisant une sonde à usage unique dans l’urètre.

Votre médecin pourra également vous proposer l’auto-sondage pour mesurer la quantité d’urine émise à chaque miction. En tenant un calendrier mictionnel en parallèle, cela lui permettra de mieux comprendre le fonctionnement de votre vessie. Il pourra ainsi vous apporter une solution adaptée à vos besoins.

La technique de l’auto-sondage urinaire est indolore et sûre. Elle permet de réduire grandement les risques de complications liés aux problèmes urinaires comme les infections et les pathologies rénales. Vous sondez vous permettra de retrouver une vie sociale parfaitement normale. Vous ne serez plus sans cesse dans l’inquiétude d’une envie pressante apparaissant à un moment inopportun.

Source

1. https://www.revmed.ch/RMS/2015/RMS-N-492/Syndrome-de-la-vessie-hyper-active-chez-la-femme-un-defi-de-sante-publique

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